“ J’ai vu par la lucarne le jour
se lever sur les prés ternes, le lacis des murs gris, la
mer d’acier bruni.” Nicolas Bouvier, Journal d’Aran.
1990
Inishmore, comté de Galway, Irlande. Je
suis partie sur les traces de Nicolas Bouvier en juin 2006. D’après
notre hôtesse, ne séjournent plus d’une petite
journée sur l’île que les ornithologues, les
archéologues, les botanistes, quelques férus de
magie celtique, des américains à la recherche de
leurs racines. Et bien sûr, les artistes, catégorie
à laquelle elle me rattachait. Nous sommes restés
une semaine, dans ce monde minéral, gris et bleu, à
peine bordé par le vert des enclos qui frange le bord de
l’océan. Dans ce monde, les formes, les traits et
les couleurs se créent presque seuls, il suffit de les
relever, de les enfermer sur d’autres supports.
2006, 2007, 2008, les îles d'Aran m'accompagnent,
sur de petits formats préparatoires,
pigments et bois, aquarelle et papier,
murs verts et bleus
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Traces des murs
gris et noirs des forts préhistoriques,
monde celte,
chapelles abandonnées, signes écrits, bois et
papier |
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Et surtout, les esquisses des mêmes murs,
écrites sur le papier, dans l'attente d'un espace où
se dessiner, retraçant à taille réelle
le monde encercé des champs d'aran. |
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J’imagine ce projet dans un lieu où je pourrais
traduire le sentiment d’immensité de ce bout
du monde, du haut de la falaise de Dun Aegus, “ cet
amphithéâtre… où l’on accompagnait
le plongeon du soleil dans la mer dans un concert de lamentations.
” Nicolas Bouvier, Journal d’Aran. 1990
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